miércoles, 27 de febrero de 2013

Amis des Eudistes Associés Eudistes, décembre 2012 numéro 82


Lors de notre dernière rencontre de ce mois, le groupe Essonne Sud s’est retrouvé autour d’un repas festif chez notre amie Lucette où nous avons pu vivre pleinement la convivialité et le partage. Nous avons pris le temps de mieux nous connaître et de rendre grâce pour tous les évènements heureux, sans oublier celles et ceux qui n’ont pu nous rejoindre.
Nous avons choisi cette année comme fil conducteur de notre réflexion le thème Gaudium et Spes et Foi, pour entrer dans l’année de la foi avec Saint Jean Eudes.

Nous vous proposons dans ce bulletin un écho de la retraite du mois de novembre en l’Abbaye dominicaine de St Benoît sur Loire (Loiret), prêchée par le père Pascal Frey cjm et ayant pour thème : « Qu’est-ce qu’être croyant selon Saint Jean Eudes ». Un temps de silence nous a permis également de laisser place à la prière, ce dialogue avec Dieu qui fait respirer la foi. 
  
            Vingt-sept d'entre nous participèrent à la retraite des AAE. Un comité d'accueil composé de membres du groupe de Tours qui avait organisé cette retraite, attendait les participants le vendredi soir à partir de 17h, sourire aux lèvres, autour de boissons chaudes, avant d'affecter à chacun sa chambre et de lui présenter sa note de frais …
Ceux qui arrivèrent avant 18h purent assister à l'office des vêpres dans l'abbaye, et avoir ainsi un avant-goût de ce qui ponctuerait toute notre retraite : la prière des heures avec les moines bénédictins.
Après le repas du soir et la plonge, le P. Pascal invita chacun d'entre nous à faire silence (cf. Mt 6,6). Faire silence pour regarder le fond de son âme, y faire le ménage pour pouvoir écouter, goûter, prier et méditer les psaumes qui furent la prière de Jésus, lors des laudes, tierce, none, vêpres et vigiles, sans oublier bien sûr l'eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne.
 C'est ainsi que la journée du samedi et la matinée du dimanche furent rythmées par l'alternance de la prière communautaire, des entretiens  du P. Pascal et des plages de temps libre.

Le P. Pascal nous proposa 4 entretiens sur la foi à partir des écrits de Saint Jean-Eudes :


I- Ce qu'est la foi

Royaume de Jésus  O.C. 1, 168
« Du premier fondement de la vie et le sainteté chrétienne qu'est la foi »

La foi c'est le premier fondement de la vie chrétienne et cette foi, c'est la foi de l'Église fondée sue la foi de Pierre dont nous sommes les héritiers.
Elle est lumière divine qui rayonne en nous ; elle est communication, donc échange ; science de salut car elle nous permet de croire et de rester connectés avec ce que nous entendons et recevons grâce et par l'Église.
La foi exige la confiance, celle-là même que Jésus a eue en son Père.
C'est une grâce, don de Dieu qui nous permet d'entrer dans la connaissance de Dieu. Il nous faut l'accueillir.
En croyant par la foi, Dieu nous partage ce qu'il est. Grâce à elle, nous voyons les choses, non avec notre regard, mais avec celui de Dieu.
Elle est une science divine qui nous fait progresser car elle agit en nous.
Elle nous fait voir la bonté de Dieu pour nous. Notre vie est dans les mains de Dieu. Il sait tout de nous. Donc, faisons-lui confiance.
Cette action de la foi, elle passe par l'Église. Ce que dit l'Église, il faut le prendre au sérieux. C'est elle qui nous engendre à la vie divine parce que nous sommes baptisés dans la foi de l'Église, celle des apôtres au matin de Pâques.
En dehors de la foi au ressuscité nous ne sommes rien. Tout passe dans ce monde. Ce qui est essentiel, ce qui demeure, c'est ce qui est enraciné dans le Christ.
C'est pourquoi Jean-Eudes  nous exhorte à tout regarder avec les yeux de Dieu.

Pour aller plus loin :

La foi c'est ce qui maintient l'homme dans une relation personnelle et vivante avec Dieu. C'est la respiration que Dieu a dans notre existence et dans notre âme. Cela se vit dans les sacrements, la prière et la vie morale. C'est par elle que Dieu nous donne sa vie et son être.
Elle est l'ensemencement de Dieu en nous, l'incarnation de Dieu en nous.
C'est un don à recevoir et il nous faut le demander.
Celui qui vit en nous c'est l'Esprit Saint et c'est lui qui dit en nous « je crois ». Il nous permet  de porter sur le monde et les personnes non un regard païen, mais un regard centré sur le Christ plein de miséricorde.
Ma foi c'est la foi que l'Église proclame dans le Credo, je la reçois. Elle ne vit en moi que si je la donne, et plus je la donne, plus elle grandit en moi. C'est pourquoi la raison d'être de tout baptisé c'est de donner le Christ au monde « Allez, de toutes les nations faites de disciples » (Mt 28, 19)

II- Recevoir la foi

O.C. II  p.228
« Contrat de l'homme avec Dieu par le Saint baptême. »

Quand Dieu se donne, il se donne en parlant, et pour se donner il passe par la bouche du prédicateur, du ministre ordonné qui donne le sacrement du baptême. Le don de la foi c'est la Trinité qui vient en nous et dit : « ma maison est ici ». Don de Dieu, la foi donnée au baptême croît et se multiplie par l'écoute de la Parole de Dieu.
La foi quand elle vient, elle ne vient pas seule, elle apporte avec elle d'autres vertus : les fruits de l'Esprit Saint qui sont à recevoir.
Sous l'action de l'Esprit Saint, la foi est ardente et luisante ; le bienfait à l'intérieur de nous-mêmes se voit à l'extérieur, car la foi se vérifie par la charité.
Le but de la foi c'est de rendre gloire à Dieu et que par lui tous les hommes soient sauvés.

Pour aller plus loin :

Lors du baptême la parole du ministre donne la foi car il est la bouche de Dieu, et la mission du baptisé c'est l'amour du Christ là où il vit.
Dieu agit de manière surnaturelle dans notre existence et la foi grâce à la vertu surnaturelle nous donne d'autres vertus  en particulier celle de faire le bien.
Dieu, par l'Esprit Saint, nous donne des dons, en particulier dans les sacrements. Ainsi peut se construire en nous le royaume de Jésus, à condition de faire la volonté de Dieu.
A chaque béatitude évangélique  correspond un don :
            -à la 1ère : la crainte de  Dieu. C'est le sens du sacré qui remet l'homme à sa place. Son obstacle c’est l’orgueil.
            -à la 2ème : la piété qui ouvre notre cœur à l'affection de Dieu ; elle combat notre égoïsme et  nous ouvre à l'amour du prochain.
            -à la 3ème : la science qui nous donne à voir les choses sous leur jour véritable car elle nous les fait voir avec le regard de Jésus et lui-même et de ce fait nous pouvons voir notre péché.
            -à la 4ème : la force qui nous arme pour le combat de la foi.
            -à la 5ème : le conseil qui dirige les pensées et les œuvres vers la volonté de Dieu.
            -à la 6ème : l'intelligence qui est la vie des contemplatifs donnée à tous.
       -à la 7ème : la sagesse qui fait que la volonté de l'homme colle à celle de Dieu.
            -et enfin le martyre : donner sa vie pour Dieu.

III- Vivre de la foi

Royaume de Jésus O.C. I, p.171
« Participer à la vie de Dieu par la foi »
Royaume de Jésus O.C. VII, p. 209
« La foi qui est le moteur de nos actions »

Pour Saint Jean-Eudes vivre de la foi c'est renoncer pour adhérer davantage à Dieu.
L'objectif c'est le Christ et pour atteindre cet objectif il nous faut entrer dans le projet divin (cf. le fiat de Marie). Cela demande une conversion personnelle à Dieu et cela peut se passer dans la douleur, car il nous faut renoncer à nos petits calculs.                        
Le plus agréable à Dieu c'est ce qui va me permettre d'être moi-même, de réaliser ce pour quoi Dieu m'a créé. Pour cela il me faut toujours plus de proximité avec la Parole de Dieu pour me laisser façonner par elle et pouvoir porter un regard croyant sur toute chose comme le Christ.

Pour aller plus loin :

Vivre de la foi, c'est renoncer pour adhérer. Si je donne ma confiance à Jésus, cela me donne de la stabilité. La foi est une relation vivante et stable car je peux m'appuyer sur Dieu. Cette relation n'est pas fondée sur un ressenti, mais sur la confiance de savoir que Dieu est là. Alors je suis sûr de ce que je fais.
La foi nous rend justes (Rm3, 2). Elle produit la reconnaissance car croire donne à croire.

IV- Dire la foi

O.C. I, p. 151 « Profession de foi chrétienne »
O.C.II 2  p. 196 « Manière de dire saintement le Credo »
O.C. II 2  p.248  « Protestation de foi »
O.C. II p. 34 « Mémoire des devoirs de l'état ecclésiastique »


Jean-Eudes se base sur la prière à 4 temps : adorer, rendre grâce, demander pardon, se donner.
Si je crois, c'est parce que Dieu l'a voulu. La foi qui fait vivre, c'est la foi qui rend juste. IL faut croire, donner son existence à Dieu et vouloir se construire dans cette voie.
Apprendre le Credo et le dire est indispensable. Quand on dit le Credo, c'est une partie de nous-mêmes que l'on présente à Dieu. C'est une offrande de soi, comme les martyrs, une démarche personnelle à renouveler chaque jour de notre vie.

Pour aller plus loin :

Le Credo qui dit la foi de l'Église se reçoit dans l'humilité et on ne le trafique pas.
La foi de l'Église il nous faut la transmettre. Comment le faire actuellement  où la transmission intergénérationnelle ne fonctionne plus ?
Peut-être avons-nous des attitudes à réinventer et à nous informer sur ce qui se passe sur d'autres continents où la foi est vivante...

Le modèle qu'il nous faut suivre, c'est Marie. Elle est la première à avoir dit oui. Elle est la première croyante et la première catéchiste de l'Église puisqu'elle a donné son Fils au monde. Elle reçoit le Sauveur avant de le donner ;  elle le reçoit dans son cœur avant de le former et le donner. Elle est aussi la première missionnaire de l'Église, elle qui, sous l'action de l'Esprit Saint, est allée visiter sa cousine Elisabeth.
L'Église, à l'image de Marie, nous donne l'Esprit Saint et comme Marie notre mère, elle nous engendre à la vie divine. Par elle nous recevons la Parole de Dieu, Jésus-Christ, pour le donner au monde.
La qualité de Marie, l'humilité,  est la première attendue de tout croyant. Dieu choisit toujours les  pauvres, les humbles, car ils n'ont rien à revendiquer.

C'est sur cette invitation à prendre Marie pour modèle que s'acheva l'enseignement du P. Pascal que le  P. Olivier Michalet, Délégué Provincial pour les Amis et Associés, venu nous rejoindre pendant ces deux jours, partagea avec nous. Nous l'en remercions vivement.

Une fois le silence rompu après l'eucharistie dominicale, la retraite se termina par un déjeuner animé où chacun put se présenter avant de rejoindre son domicile après une dernière prière commune dans l'oratoire de l'abbaye.





 Nous terminons ce bulletin en souhaitant la bienvenue aux 15 séminaristes en formation venus de tous horizons pour le Temps Spécial International. A l’initiative de l’Association Solidarité Jean Eudes, les retraitants de St Benoit leur ont envoyé à chacun une carte en signe de soutien. Vous les voyez ici dans la basilique.



L’Association Solidarité Jean Eudes propose de porter  plus particulièrement dans notre cœur, dans la prière et dans l’action, depuis le début du mois,  les 15 séminaristes du Temps Spécial International réunis jusqu’au mois de juillet 2013 à Douvres la Délivrande en Normandie autour des Pères Romain Drouaud et Alvaro Duarte. Incorporés, séminaristes, amis et associés nous pouvons nous tourner en ce mois de décembre vers Marie et redire ensemble :

Extrait des litanies de la Vierge Marie

                                            §    


Bonne et heureuse fête de Noël et sainte année 2013



Chers amis,
Le délégué provincial aux AAE referme ce beau bulletin préparé par le groupe de Brétigny, en remerciant une nouvelle fois Pascal pour ce ressourcement dans la foi qu’il nous a offert.
Je vous adresse le vœu d’un bon et d’un beau Noël, en union particulière avec ceux qui, dans nos groupes, ont vécu ou vivent aujourd’hui des épreuves de santé. Que Jésus nous trouve dignes de l’accueillir, pleins de foi et d’espérance, et qu’à la faveur des célébrations de la Nativité, nous nous portions les uns les autres. Bien à vous !
Olivier Michalet, cjm

No hay comentarios:

Publicar un comentario