miércoles, 8 de mayo de 2013

Présentation du livre de Michel CANCOUËT cjm

Michel CANCOUËT, L’Afrique à Vatican II. Journal d’un expert.
Edition établie par Daniel MOULINET. Préface de Mgr Hippolyte SIMON, Collection Mémoire commune,  Presses Universitaires de Rennes 2013. 220 p. 31 mars 2013, 15 €

Le P. Michel Cancouët a peu publié, et peu publié sur le Concile Vatican II auquel il a pris part. Retenons, comme spécifiquement consacré au concile :  une conférence (au retour de la troisième session) publiée dans Notre Vie (X, 1964-65, p. 270-275) sous le titre « Le concile a-t-il répondu à notre attente ? »,  un livre en collaboration avec Bernard Violle, intitulé Les diacres (Desclée 1990, 136 p.) à la suite de la restauration du diaconat permanent dans l’Eglise latine ;  un  article savant « Traces de la théologie et de la pratique de l’Ecole Française à Vatican II et au-delà, dans le Bulletin de Saint-Sulpice, 6, 1980, p. 214-236. Et « Vingt-cinq ans après Ad Gentes, Redemptoris Missio (1990) », dans les Cahiers Eudistes, 15,  1992, p. 45-54.  Mais il a  longuement enseigné la théologie, à Anyama, Caen, Rennes et Vannes jusqu’en 2006, et a assuré prédications, retraites et conférences à divers publics.
Il a peu publié, mais il a écrit. Et sollicité d’accompagner au concile Mgr Yago, jeune archevêque d’Abidjan, - membre de la commission centrale préparatoire-, dès 1962, (Vatican II, témoignages eudistes, Vie eudiste,  64, 2012/1, p. 23-30) il est finalement requis comme expert lors de la deuxième session. Et il commence peu à peu à tenir son journal. Les premières notes sont du 10 avril 1963, quelques semaines avant la mort de Jean XXIII, les dernières du 9 décembre 1965, le départ de Rome.
En 2005, il a sans doute relu ces notes, en acceptant d’être interviewé par Véronick Beaulieu Mathivet, qui, à la suggestion  de Mgr Simon et l’aval académique de son professeur d’histoire contemporaine Daniel Moulinet,  a réalisé le film Vatican II, des images, des témoins, produit en janvier 2006 pour le Jour du Seigneur.
Enfin cédant à l’amicale pression de son ami l’archevêque de Clermont, Mgr Hippolyte Simon, il en a accepté la publication. Le Pr Daniel Moulinet, auteur de deux introductions au concile aux éditions de l’Atelier, (Le Concile Vatican II, Tout simplement 34, 2002, 192 p. ; Vatican II raconté à ceux qui ne l’ont pas vécu,  2012, 111 p.) en procure ici une édition savamment introduite et annotée. Deux textes ont été joints à cette publication : une brève note : Vatican II porte son fruit, et une étude « Jésus à la lumière de Vatican II », publiée dans Vie eudiste en France,  1986, n° 48, p.27-39 qui a servi de base à une conférence donnée à Rennes à la paroisse Saint-Paul en mars 2003.
Une bibliographie et un index biographie des personnes citées complètent le volume.
Le portrait de l’auteur  tracé par le préfacier éveillera l’attention du lecteur aussi sur  la nature du texte : « c’est un peu comme si le tout jeune théologien qu’était alors le P. Michel Cancouët venait vous raconter sa journée et ses rencontres  au moment du repas du soir. Le concile devient alors une belle expérience intellectuelle et spirituelle, vivante et accessible ». Un autre jeune théologien – son ainé de quatre ans – a publié aussi Mon concile Vatican II (tr. Fr., 2° éd., Artège 2012, 304 p.). Mais le témoignage de Joseph Ratzinger est d’une  nature  différente : c’est, après quelques semaines ou quelques mois de recul, le bilan théologique, spirituel et pastoral de chacune des sessions.

Dans sa copieuse introduction, Daniel Moulinet situe la compétence et le travail de l’expert au service des évêques d’Afrique de l’Ouest : « un regard lucide, clairement situé dans la ligne de la dynamique conciliaire… il exerce son esprit critique sur le déroulement des liturgies tout autant que sur le fonctionnement du concile lui-même… »  Compétence théologique certes, mais aussi compétence linguistique : la préparation en latin des interventions des pères  - avec quelque fois le prétexte d’impossibilité de traduire pour éviter des formules excessives. Et même les loisirs et les excursions qui interrompent le travail conciliaire deviennent occasion de rencontres fructueuses et d’échanges.
Le Journal lui-même est abondamment  annoté, de sorte que celui qui ignore tout de la communauté eudiste, du séminaire d’Anyama, de l’Eglise de Côte d’Ivoire, et des travaux du concile, ou même de l’histoire de la théologie se retrouve merveilleusement contemporain des événements du récit. En ce temps-là au séminaire eudiste de Ris-Orangis,  Mgr Michel Dubost note que  « la lecture au réfectoire des articles d’Antoine Wenger (La Croix) Henri Fesquet (Le Monde)  et René Laurentin (Le Figaro) alimentait nos « récréations » (La Vie spirituelle, 2011, t. 165, p. 561-568, ici 561)
                                                                                                                                                                  
Un compte rendu ne doit pas déflorer le parcours du lecteur. Me permettrais-je de relever simplement quelques notes :
27 mai 1963 : Inquiétude au sujet de la santé de Jean XXIII : il paraît bien que la fin approche et c’est une joie de voir avec quelle sympathie le monde entier parle de ce mourant. Contraste avec la mort inconnue et méprisée de Jésus.
5 août 1963. Lettre de Mgr Yago m’annonçant le concile. Je peux dire sincèrement que cela ne me plaît pas. Je sais que je manque de compétences. Or tous m’ont porté jusqu’à maintenant à dire oui.

La deuxième session (29 septembre – 4 décembre 1963) est un temps de découverte et d’apprentissage du travail conciliaire. Les notes deviennent abondantes lorsque les discussions révèlent des enjeux théologiques majeurs.
13 octobre 1963… Avec Tchidimbo, préparation de l’intervention trop violente qu’il compte faire sur le dirigisme de certains mouvements d’Action Catholique à l’égard des pays sous-développés ; je prétends pour le calmer que certaines expressions françaises n’ont pas d’équivalent latin et sont intraduisibles.
22 octobre 1963… Profonde réflexion d’un maronite sur le mystère de l’Eglise pérégrinante qui est une Eglise en exil, chassée de Jérusalem et réfugiée à Rome, la Babylone de l’apocalypse, jusqu’à ce que vienne la Jérusalem d’en haut : l’état actuel, la phase romaine de l’Eglise est provisoire et n’appartient pas à l’ère du triomphe mais à celui de la tribulation.
23 octobre 1963 … Mgr Dupont me fait judicieusement remarquer pourquoi on a eu hier une forte minorité contre la suppression de prime : les évêques sont des vieux ; pour eux, laudes se dit le soir depuis toujours et il faut bien une prière du matin ! Je n’avais pas pensé à cela ; nous sommes arrivés nous autres avec des réformes bien entamées et rien de ceci ne nous bouleverse.
24 octobre 1963 : Par assis et debout, les Pères se prononcent sur l’arrêt des discussions du chapitre IV ; c’est pratiquement l’unanimité ; tous sentent bien que depuis quelques jours on piétine. [par assis et debout : per erectionem membrorum,  dans le latin de Mgr Pericles Felici. Note du recenseur]
26 octobre 1963 : récit délicieux de l’excursion, du dialogue avec Dom Prou, abbé de Solesmes.
31 octobre 1963 : … Parole ôtée à un prélat du Brésil, Grotti ; je prétends qu’il parle de la sainteté des frères séparés, mais d’après le Père Arragain, il fait un appel en faveur des prêtres défroqués, eux aussi appelés à la sainteté. Ô précision du latin !

Table des matières
Préface d’Hippolyte Simon....................7
Introduction....................9
Deuxième session (1963)....................25
Troisième session (1964)....................83
Quatrième session (1965)....................181
Vatican II porte son fruit....................195
Jésus à la lumière de Vatican II....................199
Bibliographie....................215
Index biographique....................217

8 novembre 1963… Seule tâche, le discours du supérieur général des Spiritains, Marcel Lefebvre, qui découvre le vice fondamental de sa pensée : pour lui en effet, le Code de droit canon est la règle suprême à laquelle doit se plier le concile (et pourquoi pas la parole de Dieu !) ; pas besoin de conseil du pape, puisque le code dit que les cardinaux le sont ; pas de collégialité, car il faudrait admettre que l’Eglise romaine,  infaillible, a erré pendant plusieurs siècles et que de saints papes auraient agi contre le droit divin en abusant de leurs pouvoirs. Dans le cas Lefebvre, on pourrait dire aussi « forma mentis » et je crains que ce soit irréformable…
13 novembre 1963 : …Une des meilleures congrégations depuis le 29 septembre.
15 novembre 1963… on agit comme si le pape n’était pas membre du concile : le concile n’a pas à lui adresser des vœux mais à décider avec lui… lors de l’assemblée de Jérusalem, Pierre ne passait pas ses matinées à trois étages au dessus de la salle des séances…
22 novembre 1963 … Vote de la constitution sur la liturgie dans la joie et les bravos. Le cardinal Tisserant y va de son discours de félicitation à la commission ; elle l’a mérité, mais Tisserant insinue non sans malice que ce travail pourrait servir de modèle aux autres commissions. Marella peut comprendre. Mais il y a eu 19 non placet. Or, ce soir, les évêques d’Afrique francophone sont absents, invités par le Secours Catholique. Je fais croire à la salle à manger – et Mgr Strebler le traduit en anglais avec véhémence -, que ce sont les 19 qui ont voté contre et qu’ils font la grève de la faim. On apprend la mort de Kennedy, assassiné à Dallas.
4 décembre 1963 Clôture de la session… Très bon discours de Paul VI sur la liturgie, avec l’annonce inattendue de son pèlerinage commun à Jérusalem avec Athénagoras. Maximos l’accompagnera…
Dans cette session qui s’achève, la transition avec Jean XXIII a été meilleure et plus rapide que prévisible. Du travail a été fait et je ne parle pas seulement des documents promulgués, l’un est bon : liturgie ; l’autre est médiocre : communications sociales…

Les  notes de la troisième session sont particulièrement abondantes, parfois plusieurs pages pour la même journée. On sent le caractère décisif du travail et des affrontements dans l’aula conciliaire, avant que ne  soit annoncée la quatrième session  le 18 novembre 1964 : Optimum reditum in quarta sessione vobis optamus : Nous décidons qu’il est mieux de vous faire revenir pour une quatrième session.

14 septembre 1964 : … la concélébration est pourtant bonne… Tous montent à l’autel pour le sacrifice… l’autel est vraiment devenu le centre de l’assemblée : sous le baldaquin, rien ne distrait l’attention. Il n’y a en effet qu’une grande table carrée sans ornements avec des cierges bas. Les évêques entourent, debout, et je songe au repas pascal d’Israël, debout, le bâton à la main…
16 septembre 1964 : La Vierge Marie… Doepfner refuse le titre de médiatrice, mais est heureux qu’on parle des femmes de l’Ancien Testament, types de Marie (J’avais moi-même exprimé ce souhait en marge du texte que je possède : Anne la mère du roi… En fait, au lieu de se bloquer sur Is 7 ou Mi 5, ne devrait-on pas chercher dans l’Ancien Testament le climat marial préparé par le rôle donné aux femmes privilégiées de l’histoire du peuple élu ?)
23 septembre 1964 : A la fin de cette séance ou le crâne de saint André a pris la place de l’évangéliaire, Mgr Villa Gaviria [évêque eudiste de Barranquilla, Colombie] attendait que Tisserant proclamât : « Reponatur sacrum caput super corpus apostoli ».[Que cette tête sacrée soit reposée sur le corps de l’apôtre] Mais rien ne fut dit !
16 octobre 1964 : séance d’un style inhabituel où le latin perd des places. Tout d’abord la liturgie melchite est célébrée en diverses langues et j’admire comment le français, l’anglais peut-être mais je ne suis pas compétent, s’adapte aux mélodies des récitatifs byzantins. Nous avons là le modèle à suivre pour les liturgies célébrées en Afrique dans des communautés parlant plusieurs langues… Aujourd’hui des prières et bénédictions sont récitées en français, en grec, en latin ou en anglais, la consécration dite en arabe…Pour ne pas être en reste de singularités linguistiques, le secrétaire fait expliquer la nouvelle procédure de vote sur les schémas réduits à des propositions en français, anglais, allemand, espagnol, arabe ; les pères seront forcés de comprendre.
23 octobre 1964 : Tchidimbo… Un lapsus fait de saint Thomas non plus un Aquinate mais un Aquitain, si bien que la France est tout à fait à l’honneur en ce discours anticolonialiste. La traduction avait été dure à faire à cause des mots abstraits mais, à l’audition, je ne suis pas mécontent de moi.
27 octobre 1964 : Pendant le discours de Gand, la statue de saint Jean Eudes, sur le mur de la basilique, face à la tribune où je me tiens, est magnifiquement éclairée par le soleil.
29 octobre 1964 : Feltin de Paris doit partir, il anticipe son intervention sur la paix : condamnation absolue de la guerre et en particulier des armes atomiques, appui donné aux institutions internationales : ce ne sont pas les idées de De Gaulle. Mais De Gaulle est un laïc adulte et sachant prendre ses responsabilités dans le domaine politique sans consulter la hiérarchie… Il l’a souvent prouvé et ne changera pas…
Maximos IV expose le décalage entre la doctrine de l’Eglise et la pratique des foyers chrétiens ; ceci est seulement un signe que la doctrine est à revoir ; il s’agit moins de disséquer la finalité du mariage en fin première et fin secondaire que de regarder le comportement conjugal dans son ensemble. Certaines positions traditionnelles sont des restes de manichéisme ou des psychoses de célibataires. Il convient moins d’entourer les chrétiens dans un réseau de prescriptions que de leur permettre d’acquérir leur maturité spirituelle. Le réalisme demande de voir les choses telles qu’elles sont et non telles que nous voudrions qu’elles soient.
30 octobre 1964 … Aristote, qui a distingué l’amour de concupiscence et l’amour d’amitié,  était un païen et après lui, il y a eu quand même Jésus-Christ qui a fait du mariage un sacrement, si bien qu’on peut s’attendre à ce que l’amour conjugal, dans des perspectives chrétiennes, soit quelque chose de spécial…
4 novembre 1964 … Elchinger,  de Strasbourg, pose la question de l’impérialisme dogmatique qui fait que les hommes d’Eglise se pensent compétents en tous domaines et aptes à tout juger. C’est hélas exact, mais j’incrimine notre formation théologique qui procède trop par déductions syllogistiques et ne tient pas assez compte des faits ; quand, à cela, s’ajoute l’esprit cartésien…
9 novembre 1964 : Zoghby, vicaire patriarcal de Maximos pour l’Egypte… offre une belle théologie de la mission fondée sur le mystère de l’Epiphanie ; le Christ est présent en sa création mais sa lumière est voilée par le péché des hommes et c’est à la mission épiphanique de manifester que la lumière est partout présente. Réfléchissant sur cette thèse, je conçois que l’Orient n’ait jamais eu de mal à diversifier ses liturgies et ses théologies puisque le Christ est reconnu présent d’avance en chaque culture et pourquoi, nous autres, au contraire, avons tant de mal à le faire, bien que nous soyons plus efficaces dans la mission.
En 1867, Marx publiait  Le Capital, en 1870 on définissait l’infaillibité, qui a le mieux répondu à l’attente des masses ? En 1964, le monde a besoin de justice internationale, que répond l’Eglise ?

Les notes de la quatrième et dernière session (14 septembre – 8 décembre 1965) sont plus succinctes. Mais on peut noter la joie de l’expert en notant les progrès et résultats finalement obtenus.

16 septembre 1965 : Du point de vue liturgique, progrès inespéré dans la célébration de la messe ; la réforme est effectivement appliquée et l’assemblée chante et répond ; on nous a remis des mélodies simples de chants d’entrée, graduels, alléluia, communion qui sont des anticipations du futur missel ; pour l’épître et l’évangile, principe de la lecture continue, jour après jour,  du livre des Actes et du discours après la Cène de Jean ; une préface propre pour chaque messe, donc plusieurs préfaces pour la messe votive du Saint-Esprit ; prière des fidèles tous les jours avec des intentions variables et fort bien choisies. Il est même prévu une homélie et je suppose que les évêques se presseront moins au secrétariat pour pouvoir célébrer la messe conciliaire s’il faut également prêcher… Les récitants de bréviaire devront faire maintenant des prodiges pour trouver du temps libre pendant la messe : ils n’ont plus que le canon.

17 septembre 1965 : Discussion liberté… On veut parler uniquement d’un droit civil de pratiquer extérieurement sa religion en fondant ce droit sur la dignité objective de la personne humaine…
1° octobre 1965. Conférence Refoulé et Casalis à Saint-Louis-des-Français en présence de Martin de Rouen et de Boegner sur la préparation d’une traduction œcuménique de la Bible en français, en principe en commençant par le texte qui a divisé au XVI° siècle : la lettre aux Romains. Réunion fraternelle et pleine d’humour grâce à Martin : « Monsieur le pasteur, je préside car nous sommes à Rome et je suis cardinal et vous êtes à Rome un hérétique ! »
25  octobre 1965. Reprise des congrégations générales. Nous avons reçu ce matin une publication du Coetus intégriste sur le projet liberté : si ce n’est pas de la mauvaise foi, c’est maintenant de la bêtise.
2-6 novembre : excursion à Florence, Bologne, Venise, Ravenne, Sienne.
18 novembre 1965 : que la constitution sur la révélation soit promulguée par 2350 voix contre 6 est miraculeux.
2 décembre 1965 : au concile, messe concélébrée où pour la première fois le canon est chanté (mal !) en rite latin
7 décembre 1965 : A 19 h 30 rencontre des experts avec le pape. Mgr Rouanet m’y conduit et m’attend dans la voiture à la surprise des gardes suisses. Réalisme et humilité du pape : ce n’est qu’un concile dit-il, nous y avons beaucoup travaillé, vous et nous ; nous en sommes heureux, mais il y aura d’autres conciles et je vous laisse en souvenir ce qui ne passera pas, le volume du Nouveau Testament.

Dans la page qu’il a consacrée au concile dans Les Eudistes au XX° siècle, (Médiaspaul, Paris 2008, p.265-267) Jacques Venard avait noté la participation du P. Cancouët à coté de celle du P. Hipolito Arias, du supérieur général Armand le Bourgeois, du père Joseph Hamon comme latiniste et cicerone, et des pères Jacques Arragain et Bernard Duchesne au secrétariat et à l’enregistrement des débats. Le volume que nous présentons donnera aux historiens l’illustration concrète que de ce que fut cette participation. Mais grâce au travail du P. Daniel Moulinet, le lecteur n’a pas besoin de recourir aux prestigieuses histoires du concile  publiées, ni aux Acta synodalia sacrosancti concili oecumenci Vaticani II,[Actes Synodaux…]  ni même au Lexicon latinatis aetatis recentis.[Dictionnaire du latin d’aujourd’hui]  Les textes et citations sont traduits et commentés sobrement.
La parution récente aux éditions Karthala (2012, 154 p.) de Le concile Vatican II et l’Eglise africaine. Mise en œuvre du Concile dans l’Eglise d’Afrique (1960-2010). Préface de Mgr B. Adoukounou, Postface de René Luneau, sous la plume d’un autre expert devenu évêque  de Mbuji-Mayi (RDC) Mgr Tharcisse Tshibangu, permet de mieux saisir l’enjeu de la réflexion missionnaire. C’est le père Bernard Olivier, o.p.,  qui avait aussi publié en 2000 aux mêmes éditions ses Chroniques congolaises – De Léopoldville à Vatican II.

Pour célébrer le concile, voici cinquante ans, Notre Vie avait ouvert les Archives et publié un dossier « Lettres de Vatican I » (XI, 1963, p. 305-344). Nous ne doutons pas que dans cinquante ans nos successeurs auront encore du travail, si nous faisons le nôtre aujourd’hui.

Daniel Doré, cjm

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