martes, 3 de septiembre de 2013

La France plaide en faveur de la Centrafrique

LAURENT LARCHER

‣ François Hollande a appelé l’ONU à se saisir de la crise centrafricaine, une des priorités de la politique étrangère française.

François Hollande, lors de la conférence des ambassadeurs avanthier, a jugé la Centrafrique « au bord de la somalisation ». Il a appelé « l’Union africaine et le Conseil de sécurité à se saisir de cette situation, la France les y aidera », sans préciser, à ce stade, les contours de ce soutien.

La crise en Centrafrique est appelée à prendre une place importante dans la diplomatie française. Le 30 juillet déjà, l’Élysée avait été à l’origine d’une importante réunion consacrée au pays. Parmi les points abordés, l’effondrement de l’État malien, la catastrophe humanitaire et la menace de risque djihadiste dans le nord du pays. Décision fut prise, lors de cette réunion, de pousser le dossier centrafricain à l’ONU.

François Hollande a reçu à l’Élysée, le 23 août, six ONG (la FIDH, le CCFD-Terre solidaire, Action contre la faim, le Secours catholique, Médecins sans frontières et Crisis Group) pour évoquer ce pays. Une occasion de leur exprimer « la profonde préoccupation de la France face à la situation très dégradée en République centrafricaine et la nécessité absolue de rétablir la sécurité pour assurer l’accès humanitaire à la population ». Prochaine étape ? Organiser, en marge de la prochaine Assemblée générale de l’ONU à New York, à la fin du mois de septembre, une réunion internationale sur la Centrafrique.

Sur le terrain, depuis la chute du président François Bozizé (aujourd’hui réfugié en France), renversé le 24 mars par la coalition rebelle de la Séléka, la Centrafrique sombre dans la violence et l’anarchie. Les combattants issus de la Séléka pillent, rançonnent et s’attaquent aux habitants dans la plus grande impunité. Même dans la capitale, Bangui, personne n’est à l’abri. Dans la nuit de lundi à mardi, la ville a encore été réveillée par des tirs et des pillages dans le quartier de BoyRabé.

Trois jours plus tôt, les ex-rebelles lançaient une vaste opération, visant à désarmer les anciens soutiens de François Bozizé dans la capitale, qui s’est soldée par la mort de 11 personnes. L’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapala-Hinga, a alors déclaré que son pays était plongé dans le chaos et la terreur. Le 14 août, l’ONU faisait le même constat. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, demandait au Conseil de sécurité d’envisager des options afin de mettre fin à l’impunité pour les auteurs d’exactions. D’autant que le sud est aussi touché par une « recrudescence des opérations de la LRA », l’Armée de résistance du Seigneur, une milice d’origine ougandaise responsable de très graves exactions.

Sur le plan humanitaire, l’évaluation de l’ONU est tragique : après le pillage systématique des stocks alimentaires et des centres de santé ces derniers mois, 1,6 million de Centrafricains ont besoin d’une aide d’urgence (sur 4,5 millions d’habitants) et 206 000 sont déplacés. Une situation qui a conduit les responsables catholiques, protestants et musulmans du pays à rédiger une lettre au gouvernement, le lundi 26 août, pour lui demander de « créer les conditions d’un bien-être pour tous ».

La Centrafrique n’est pourtant pas complètement livrée à elle-même. Au sud, des soldats américains sont positionnés pour lutter contre la LRA. Dans la capitale, une force panafricaine d’environ 1 300 hommes, la Mission internationale de soutien en Centrafrique (Misca), est déployée. Et 450 soldats français sont présents à Bangui pour la sécurisation de l’aéroport.

1,6 million de Centrafricains ont besoin d’une aide d’urgence et 206 000 sont déplacés. 


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