martes, 18 de agosto de 2015

Homélie du 15 et 16 août 2015

Par diacre Gerald Tufts

Un ami m’a téléphoné la semaine dernière et m’a demandé : "Comment es-tu?" Une question commune, que nous demandons et qui nous est demandée tous les jours. Vous connaissez comme moi la réponse standard que je lui ai donné. Je vais bien. Les choses sont beaucoup occupées en ce moment, mais je suis bien. Il rit et me demande, «Es-tu en train de me convaincre ou te convaincre toi-même? "

Je ne suis pas le seul qui a eu ce type de conversation. La plupart d'entre nous ont ce genre de conversation à plusieurs reprises chaque jour. Nous proposons les réponses habituelles. Parfois, nous ajoutons quelque chose à propos de notre famille, de notre santé, où nous avons été, ou ce que nous avons fait. Plus souvent que pas, ces conversations sont centrées sur les circonstances de nos vies. Nous sommes tous occupés, faisant notre travail, rencontrant nos engagements, respectant nos obligations, un peu de bénévolat, voir aux besoins de nos familles; il y a une grande différence à considérer, la différence entre faire la vie et avoir la vie en nous

Faire la vie ou avoir la vie? Voilà la question avec laquelle Jésus est préoccupé. Voilà le point central de l'Évangile d'aujourd'hui. Les derniers dimanches, petit à petit, nous ont rapprochés de cette question muette que l’on trouve derrière l’évangile d’aujourd’hui : avons-nous la vie en nous?

Une question difficile et plusieurs vont peut-être l’éviter ou l’ignorer. Cette question nous pousse à découvrir la faim et Jésus veut nous nourrir d’une vie qui répond à cette fin. Voilà ce que Jésus nous fait voir ces dernières semaines.

Oui aujourd’hui s’achève le grand discours sur le pain de vie et on nous fait voir que si quelqu’un mange de ce pain, il vivra pour toujours.

Saint Jean veut nous aider à comprendre qu’il existe deux types de vie : la vie humaine qui conduit à la mort, et la vie de Dieu, qui est vie éternelle. Ses paroles nous encouragent à croire que Jésus est le Christ, le fils de Dieu; en croyant, nous aurons la vie qu’il nous promet.

Jésus parle plus que la vie physique ou biologique. Il parle de cette vie qui est au-delà des mots, indescriptible, et pourtant nous savons quand nous la goûtons. Parfois, tout semble être bien dans notre petit monde; non pas parce que nous avons eu notre façon, mais parce qu’on fait partie de quelque chose de plus grand, de plus beau, et plus saint que tout ce que nous sommes capables faire. Nous goutons à cette vie. Il existe des moments ou le temps parait s’arrêter; notre souhait est que ces moments ne finissent jamais. À ces moments, nous sommes en union avec la vie que Jésus nous propose, et nous nous sentons bien.

Notre expérience personnelle nous amène à percevoir deux choses de grande importance : la vie nous est
donnée et deuxièmement cette vie a besoin d’être nourrie. La multiplication des pains est le symbole de l’Eucharistie, un sacrement de vie, d’unité, d’harmonie et de paix. Chaque dimanche, dans nos paroisses, nous revivons cette multiplication des pains et nous sommes invités à renouveler notre union avec Dieu, tout en prenant contact les uns avec les autres. Dans l’Eucharistie, nous acceptons le Christ dans notre vie de tous les jours et nous reconnaissons et essayons d’appliquer à nos propres vies sa vision de la vie, ses valeurs et sa mission.
Jésus est le remède qui nous donne la santé. Il est notre vie et c’est cette vie pour laquelle nous avons le plus profondément faim. Nous ne travaillons pour la vie que nous voulons. Nous mangeons la vie que nous désirons. Partout où il y a la faim, la chair et le sang du Christ se rencontrent, il y a la vie

Chaque jour du Seigneur, nous participons à une rencontre communautaire afin de devenir de plus en plus des créatures de paix, de pardon, de réconciliation et ouvert à nos frères et sœurs.

Une autre rencontre communautaire est évidente chaque année aux pique-niques de nos paroisses. Les bénévoles viennent travailler pour faire de cette fête une journée spéciale et remarquable. Pas besoin d’un curriculum-vitae, tout le monde travaille ensemble dans l’harmonie.

Dans nos Eucharisties nous recevons le pain de vie et nous apprenons partager notre propre pain, notre temps, nos talents et notre argent avec ceux et celles qui sont dans le besoin. Nous nous efforçons d’accepter les gens qui sont différents de nous, qui sont plus riches ou plus pauvres, qui ont des idées politiques différentes, qui parlent une autre langue, ont une autre culture. L’Eucharistie est le sacrement d’inclusion : tous sont invités et personne ne doit être mis de côté. La parole de Dieu et le pain du ciel deviennent, pour nous, une source d’eau fraiche et une nourriture qui alimente notre vie quotidienne.

Ce pain descendu du ciel n’est pas une récompense pour notre bonne conduite. Nous ne recevons pas l’Eucharistie parce que nous nous sommes bien comportés, mais parce que nous sommes des pécheurs pardonnés et aimés de Dieu, qui ont besoin de cette nourriture pour continuer sur la route souvent difficile qui se présente devant nous.

Vous avez sans doute remarqué pendant les dernières semaines que dans les évangiles, Jésus parle à la première personne, utilise le mot « moi » à plusieurs reprises. Il se situe en plein centre, il se présente comme la seule source de la vie qui dure, la vie qui est en Dieu, la vie qui est Dieu. Notre salut consiste à « manger » cette nourriture.

Regardons à un petit exemple en nous demandant comment des parents se donnent à leurs enfants, comment ils les nourrissent. Ils le font par le corps et la parole. Les deux sont nécessaires. Si un papa envoie tous les jours des textes d’affection à ses enfants, mais il ne prend jamais le temps d’être physiquement présent à eux, dans peu de temps ses enfants vont questionner ses paroles textées. Pour qu’une véritable relation soit établie, il faut les deux : le corps et la parole. Le corps rend la personne présente, la parole approfondit cette présence, elle l’explique et la développe jusqu’au plus profond de l’être. Jésus se donne de cette manière : par sa parole et par sa présence physique tout au long de sa vie publique; il est présent aux autres de tout son corps et de tout son esprit. Sa parole est accompagnée de sa présence de corps aux autres et son corps rend le don qu’il fait de lui-même bien réel et touchable.

Jésus a bien compris que l’incarnation ne se terminerait pas au moment de son départ après son séjour terrestre : il continue d’être humain, et il le sera pour l’éternité. Un être humain ne peut se rendre totalement présent que dans son corps et dans sa parole. C’est pour cette raison que le Christ nous a laissé l’un et l’autre : corps et parole.

Rendons grâce au Christ qui se rend présent à nous dans chaque Eucharistie. Il se donne tout entier pour nourrir en nous une vie que même la mort ne peut atteindre.

En buvant son sang et en mangeant sa chair, Jésus demeure en nous et nous vivons en lui. Demeurer dans le Christ, c’est trouver chaque jour en lui la lumière, la paix et le pardon; c’est puiser une force pour vivre, même dans les épreuves qui ne semble pas avoir de solutions; c’est essayer de voir les choses, les évènements et chaque personne comme Jésus les voit, et recommencer chaque matin sur notre chemin d’espérance. Nous consommons sa vie pour qu’il puisse consommer et changer la nôtre. En absorbant sa vie, nous recevons son amour, sa miséricorde, son pardon, sa façon d’être et de voir, sa compassion, sa présence et sa relation avec le Père. Cette nourriture est notre chemin de vie. Laissons pas des restes, poussons rien de côté, nettoyons bien nos assiettes

Heureux les invités au repas du Seigneur, dit le prêtre avant la distribution du pain. Cette invitation ne s'adresse pas à un groupe d’élites, pas seulement aux bons chrétiens. Elle s’adresse à tous et à toutes. C'est une invitation au bonheur d'être chrétiens et tous sont invités à partager le repas qui nous fait vivre.

PRIONS : Seigneur Jésus, nous avons reçu ta parole; qu’elle nous nourrisse, qu’elle nous éclaire, qu’elle fasse grandir en nous des fruits de vie. Fais que nous soyons habités de ta présence et que nos gestes et nos mots produisent ton immense amour pour tous les êtres humains de la terre. AMEN

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