martes, 22 de septiembre de 2015

Vingt cinquième dimanche 2015

Sagesse 2, 12.17-20

Psaume 54 (53)

Jacques 3, 16 - 4, 3

Marc 9, 30-37

Ce qui nous frappe dans ce que nous venons d'entendre c'est de voir Jésus serrant un enfant dans ses bras.: Mais l'image peut être mal interprétée... .Nous avons si souvent vu dans les dernières semaines,dans la presse, un politicien en campagne électorale et embrassant une petite fille rouge de confusion. Même les pires mécréants ont été « surpris » de la sorte par l’objectif des photographes. Mais nous voyons aussi le Pape François…

Avec le Christ, il s’agit évidemment de tout autre chose. Ce n’est pas pour poser devant les médias que Jésus a pris un enfant par la main. C’est pour nous dire le coeur de son message.

Mais écoutons encore Marc. Jésus marche seul. Les apôtres le suivent, mais n’osent pas l’interroger. C’est qu’il vient juste de leur parler de souffrance et de mort. Le passage du Livre de la Sagesse (Première lecture) est aussi considéré par l'Eglise comme une prophétie de cette Passion: "Soumettons-le à des outrages et à des tourments... Condamnons-le à une mort infâme...». Jésus leur dit de plus que la souffrance et la mort seront suivies de la résurrection, "...trois jours après sa mort, il ressuscitera..." C'est ce qu'évoquent aussi, mais avec moquerie, les adversaires du "juste" : "Si ce juste est fils de Dieu, Dieu l'assistera et le délivrera..."

Par sa Résurrection, Jésus "affirme" en quelque sorte aux ennemis du Juste, ses adversaires d'hier et de toujours, que Dieu, vraiment, "veille sur lui".

Les disciples, en ce dimanche, comme Pierre dimanche dernier, n'aiment pas du tout entendre parler de souffrance et de mort...ils ne comprennent pas.et ils n’ont nulle envie de lui poser des questions sur le sujet.

Mais Jésus lui, leur pose cette question "De quoi discutiez-vous en chemin ?", (v.33). Eux se taisent, ils ont honte de répondre parce qu’ils ont discuté entre eux pour savoir lequel était le plus grand. Il s’agit sans doute de la plus vieille passion du coeur de l’homme : la soif indéracinable du pouvoir. « Ôte-toi de là que je m’y mette ».

Jésus,lui, veut leur apprendre l'humilité, cette humilité qu'il vit lui-même en se faisant le serviteur. Ils ont des ambitions? Qu'ils en prennent les moyens, mais les moyens de Dieu lui-même :"Si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le dernier de tous, et le serviteur de tous". (v.35)

Nous savons que ces apôtres vont quelques années plus tard. donner leur vie pour Jésus mais, pour le
moment, ils se voient déjà très importants et pensent déjà à se partager “les portefeuilles ministériels”. C’est une réaction très naturelle. Dans les sociétés humaines, et même dans notre Église, comme dans le monde animal, domine la loi de la jungle où les grands l'emportent sur les petits, où les forts écrasent les faibles. Jésus, précisément, vient renverser cette logique, cette manière de faire...

«Ensuite il prend un enfant, il le met au milieu d'eux, l'embrasse et il dit aux disciples :« Si quelqu'un reçoit un de ces enfants à cause de moi, c'est moi qu'il reçoit. Et cette personne qui me reçoit, ce n'est pas moi qu'elle reçoit, elle reçoit celui qui m'a envoyé. »(vv 36-37) Il ne s'agit pas ici, comme en Matthieu 18,1-4, de "devenir comme cet enfant", mais de "le recevoir". En fait, cela revient au même : ne pas se préoccuper des places et des rangs, ne pas se complaire dans la puissance et la domination de l'autre, mais accueillir un enfant "au nom de Jésus c'est recevoir Jésus lui-même, le reconnaître dans le petit et le faible, reconnaître qu'il s'est fait lui-même petit, faible et innocent. Et Jésus va plus loin encore : "...celui qui me reçoit ce n'est pas moi qu’il reçoit mais Celui qui m'a envoyé".

(On ne peut trouver meilleur parole de l'Évangile en ce dimanche où commence la catéchèse de l'année pour les jeunes)

*L’enfant est cet être petit, socialement peu considéré, incapable de se défendre, et dont notre société peut même se débarrasser légalement au moment où il est le plus vulnérable, dans le sein de sa mère.

*L’enfant est l’image du pauvre par excellence, livré aux mains des forts, de plus puissants que lui.

*L’enfant englobe tous ceux et celles que la société rejette ou méprise ou tout simplement oublie.

Ce sont ceux-là que Jésus préfère. C’est comme s’il disait: en vous occupant des enfants et de tous ceux et celles que l’on oublie, vous allez à l’essentiel. Il affirme être venu non pour être servi, mais pour servir.

Et ainsi, il nous révèle quelque chose d’absolument capitale sur le mystère de Dieu. La puissance de Dieu n’est pas de domination, mais de service. Et, en sa Passion, vers laquelle Jésus s’avance librement, Dieu s’est fait vraiment « le dernier » de tous, « le serviteur » de tous. La croix est sa seule véritable image. Il est bien vrai que Dieu soit le Premier, le plus Grand... mais c’est dans le service, dans l’amour qu’il est imbattable. Parce qu’il est l’Amour absolu, Dieu est le Service absolu.

En ce début d’année scolaire et de la catéchèse, alors que les diverses activités reprennent leur cours, appliquons-nous bien concrètelent à cette attitude essentielle de service tant au travail qu’en famille... ou en paroisse !







No hay comentarios:

Publicar un comentario