jueves, 8 de octubre de 2015

Vingt septième dimanche année B

04 octobre 2015
Genèse 2, 18-24
Psaume 127
Hébreux 2, 9-11
Marc 10, 2-16

Vous avez comme moi décoouvert la relation entre la Première lecture (Genèse)et l'Evangile qui cite explicitement Genèse.

Quant au sujet du mariage, et à celui du divorce, il est aujourd'hui "sensible" comme on dit...

La souffrance chez les nombreux conjoints séparés, leurs enfants et les grands parents est aussi cruelle qu’un deuil. Pour toute sorte de raisons, dont les sociologues et les psychologues peuvent beaucoup mieux parler que moi, la fidélité nous est devenue en ce XXIe siècle beaucoup plus difficile. Le mariage ne devient-il pas un chef d’oeuvre en péril ?

Une humble façon d’apporter quelque chose pour fortifier les familles ou pour les aider à se relever après une expérience douloureuse, c’est d’exprimer la Bonne Nouvelle sur le couple que nous donne la Bible. Voyons plutôt la belle description que l’Ecriture nous donne de l’amour. Pour elle, l’amour est fait de deux choses:

*un enchantement ...

* suivi d’un attachement...

si vous voulez, un enchantement qui s’attache, un attachement qui s’est enchanté.

L’enchantement, c’est la découverte émerveillée de l’autre, le coup de foudre. "c'est prendre l'oeil..." C’est Adam qui s’écrie : « Cette fois-ci, voici l’os de mes os et la chair de ma chair ». Il vient de donner un nom à tous les animaux et en aucun il ne s’est reconnu. Mais voilà qu’il se reconnaît en Ève, comme on se reconnaît dans le noir, comme on se reconnaît dans un lieu familier. On reconnaît la personne aimée partout...

L’attachement, c’est : « A cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme et tous deux ne feront plus qu’une seule chair ». Et Jésus ajoutera : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ».

Enchantement et attachement ensemble, pas l’un sans l’autre

Ni enchantement sans lendemain, mais enchantement qui s’attache.

Ni attachement sans joie, mais attachement qu’un enchantement a conquis.

Revenons à « ils ne feront qu'une seule chair». Vous avez remarqué que dans votre bible, ou dans le Prions en Église, on a omis "la chair"... et c'est regrettable.

La "chair" n'a pas, dans la Bible,n'a rien de méprisant... Elle n'est pas opposée à "l'âme", comme la matière à l'esprit, car l'être humain est un, corps, coeur et esprit.

La "chair" dans la bible désigne l'être humain dans son aspect corporel, terrestre, et donc fragile, précaire, mortel, mais surtout dans ce qui lui permet la relation à autrui. La "chair" a été voulue et "modelée" par Dieu,.. (et surtout "le Verbe s'est chair"). Dire des époux qu'ils "ne feront qu'une seule chair", c'est évoquer sans doute l'union sexuelle, mais aussi toute relation passant par le corps, et l'enfant, chair unique, née des deux chairs de ses parents. Ce n'est pas réduire le mariage à l'aspect charnel, puisque les deux textes précisent: "l'homme quittera son père et sa mère (ce qui, dans la civilisation biblique, qui est aussi celle de Jésus, n'est pas une petite chose !), il s'attachera à sa femme...' (ce qui n'est pas rien non plus, et donne à la femme sa dignité).

En ajoutant «la chair»,on sent que Dieu veut éviter une erreur, car "ne faire qu'un" tout court, c'est bien autre chose!

L'expression "ne faire qu'un" suggère la fusion de deux êtres en un seul, ce que Dieu, le Dieu Trinité, un en Trois Personnes distinctes, ne peut accepter.

Pour Dieu,

Chaque personne est UNIQUE (l'unicité)) et ça conditionne sa liberté fondamentale, et sa condition de créature, certes mais créée à l'image de Dieu, et pouvant le rejoindre au fond de sa personne",.

Chaque personne est AUTRE (l'altérité est aujourd'hui un mot à la mode), parce que c'est une réalité dont nous redécouvrons l'importance, et d'abord pour notre propre "moi". Comment être "soi", si l'on est "collé", et même "absorbé", "mangé" par un autre, avec lequel on ne fait "qu'un"? Dans les couples fusionnels, il y a toujours, si l'on peut dire, un des deux qui est "un" plus que l'autre, et qui domine.

Pour aimer, il faut être deux, distincts, unis mais différents, à l'image de notre Dieu.

L'autre - et pas seulement l'autre du couple, car cela est valable pour tout rapport social - est toujours à découvrir, à l'extérieur de moi, si intime qu'il soit devenu. Voilà ce que veut notre Dieu, le Tout-Autre, qui s'est fait l'un de nous.

Et la Bonne Nouvelle pour nos amours humaines, c’est que ce qui se passe chez les êtres humains se passe d’abord en Dieu et en est une image. Notre amour est un reflet du sien: ce n’est pas lui qui est comme nous, c’est nous qui lui ressemblons. Ce ne sont pas les noces humaines qui peuvent nous faire comprendre ce qui se passe dans le coeur de Dieu. C’est ce qui se vit dans le mystère de Dieu qui jette une lumière sur les noces humaines.

La Bible ne définit pas Dieu comme l’Infini, le Transcendant, le Premier Moteur, l’Immuable..., mais comme Celui qui s’enchante et qui s’attache. Dans la Bible, élection et alliance. Dieu est un amoureux. Il a un coup de coeur pour l’être humain, sa créature. Et même, s’ilpeut en souffrir parfois,il tient bon. Il connaît lui aussi des désillusions et des détachements, mais il reste fidèle à l’alliance qu’il a conclue avec nous pour toujours.

Il y a dans l’amour, comme dans l’art, une part d’effort. Il y a un travail de l’amour comme il y a un travail de l’art. Rien de grand ne se fait sans peine et sans labeur. Mais que ce soit un labeur joyeux !

En ce dimanche, commence la deuxième session du Synode sur la Famille, à Rome. Des Questions très sérieuses vont être discutées. Nous avons à prier pour le succès du Synode. C'est pour le bien de nos familles, de notre jeunesse et la bonne marche aussi de notre Église qui donne tant d'importance à la famille. Philadelphia...





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