viernes, 11 de diciembre de 2015

Deuxième dimanche de l'Avent C

Baruch 5, 1-9

Psaume 126 (125)

Philippiens 1, 4-6.8-11

Luc 3, 1-6

C’est à un moment où tout allait mal en Palestine qu’un prophète osait crier ce message d’espérance: « Quitte ta robe de tristesse ! » Nous vivons, nous aussi, dans un monde difficile. Chaque jour les news de notre planète nous montrent un immense manteau de grisaille, de mauvais temps...: accidents, morts, violences, attentats, crises.

Et chacun de nous a aussi ses "hardes" de soucis,de problèmes, d’échecs. C’est justement dans un tel contexte que le chrétien doit réagir par l’espérance «d’un monde quittant sa harde de tristesse pour revêtir la parure de la gloire de Dieu » (Baruch 5,1: première lecture).

Regardons le début de l'Évangile... Nous voyons une grande quantité de noms! Pour situer quel événement ? L'événement annoncé est le début de la mission de Jean-Baptiste, considéré comme un prophète : « la Parole de Dieu fut adressée... ». Cet événement est situé par rapport au monde de l'époque en son entier :

Qui apparaît ?

Pourquoi autant de personnages et de lieux ? Que veut nous dire s. Luc ?

  • l'empereur romain: la plus grande puissance de ce temps-là
  • les dirigeants de Palestine et des pays voisins
  • les autorités religieuses juives

Cela signifie que l'événement a quelque chose à voir avec toute la réalité humaine de son temps, et au-delà de tous les temps, car l'empire romain, la Palestine et la religion juive sont des parties de toute l'Histoire humaine. Jean-Baptiste, et Jésus qu'il annonce, s'insèrent à un moment particulier de cette Histoire, le Fils de Dieu va s'incarner dans la réalité d'un moment particulier de cette Histoire, mais aussi dans la longue lignée de tout ce qui le précède et le suit, pour récapituler en lui toute l'Histoire des hommes.

Essayons pour comprendre, sans manquer de respect pour la Parole de Dieu, de remplacer ces noms par ceux d'aujourd'hui : l'an 6 du règne du Président Barak Obama, Angela Merkel étant chancelière d'Allemagne,...Justin Trudeau étant le nouveau Premier ministre du Canada, le pape de Rome, étant François... Vous voyez que ça donne de l'importance à l'événement annoncé.

Comment cela se fera-t-il ?

L’évangile de ce jour nous le dit: par « une voix »! Celle d’un homme seul, chargé de dire que la promesse va se réaliser; que la route de Dieu va croiser la route des hommes, définitivement. Un homme seul, qui s'appelle Jean Baptiste, n’aura que sa voix pour proclamer la plus grande nouvelle de tous les temps. Quelle étonnante disproportion entre la fragilité du messager et la grandeur du message ! Mais si on y regarde bien, ça l’a toujours été et c’est encore comme ça, tout au long de l’histoire. Ce qui reste caché aux sages et aux savants, est révélé aux tout-petits… Disproportion du Christ, petit enfant de Bethléem, crucifié de Pâques, et qui traduit dans son humilité et dans sa faiblesse la toute-puissance du Dieu trois fois saint.

Invraisemblance aussi d’une Église aux commencements insignifiants, regroupant à grand peine des communautés de pauvres gens, vite éparées par les persécutions ou divisées par les hérésies, et qui est le sel de la terre, la lumière du monde, chargée d’enseigner toutes les nations.

Étrangeté de l'Église d’aujourd’hui, apparemment divisée, traînant ses lourdes fautes au long de son passé, souvent refusée, persécutée, et dont nous proclamons chaque dimanche, en priant le Credo, qu’elle est «une, sainte, apostolique et universelle…»

Mais tout aussi étrange sont nos vies dont nous sentons parfois douloureusement les misères, les limites et les insuffisances, et qui sont pourtant pour nous le seul chemin possible de sainteté, de bonheur et de perfection.

Oui, depuis Jean Baptiste, tout commence en tout petit mais va pourtant très loin et très profond. Parce qu’un jour «de l’an quinze de Tibère,» un homme a parlé, le monde a changé de sens. Et malgré les apparences contraires, l’initiative de l’histoire appartient à Dieu à travers un homme aussi simple que Jean Baptiste, et non pas aux « princes » qui nous gouvernent: Ponce Pilate, Philippe, Lysanias, Anne, Caïphe et les chefs des nations de maintenant...

Oui, c’est Dieu qui est au travail, comme nous l’a redit saint Paul dans la deuxième lecture: « Puisque Dieu a si bien commencé chez vous son travail, je suis persuadé qu’il le continuera jusqu’à son achèvement, au jour où viendra le Christ Jésus » (Philippiens 1,6).

En acceptant,chez-moi et chez les autres, le lent cheminement de la grâce, en portant, laborieusement peut-être et toujours simplementl e témoignage de la grâce, en étant moi-même une petite voix qui crie dans un immense désert, je prépare le chemin du Seigneur. Et je découvre alors les germes cachés du monde nouveau. C'est ce que nous avons à vivre et à annoncer autour de nous particulièrement en ce temps de l'Avent, préparation à Noël.







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