viernes, 29 de enero de 2016

Rencontre avec Mgr d’Ornellas – Juifs et chrétiens, l’œuvre de la miséricorde divine

Mgr Pierre d’Ornellas est venu cette semaine au séminaire saint-Yves pour se mettre à l’écoute de la communauté au sujet des relations entre juifs et chrétiens.

L’archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo était déjà intervenu sur la question en novembre dernier à l’occasion du 50e anniversaire de Nostra Aetate, la déclaration du Concile Vatican II sur les relations de l’Eglise catholique avec les autres religions.

Interpellés et marqués par cette dernière intervention, les séminaristes ont pu, mardi soir, revenir sur certains points et poser leurs questions.

« L’Eglise est faite de juifs et de païens »

Interrogé sur le sens que pouvait avoir la conversion de juifs au catholicisme, Mgr d’Ornellas répond que l’Eglise est constamment composée de juifs et de chrétiens. L’exemple de conversions comme celles du cardinal Jean-Marie Lustiger ou d’Edith Stein sont des cadeaux que Dieu, dans sa providence, « donne à l’Eglise pour que les païens n’oublient pas ce qu’elle est, c’est à dire faite de juifs et de païens ».

« Le rapprochement juif et chrétien n’est pas symétrique »

Quel intérêt pour un juif de dialoguer avec un chrétien ? La réponse de l’archevêque est claire. Un juif n’a pas besoin d’un chrétien pour être un bon juif. « Nous chrétiens nous avons besoin de connaître ce qu’interprète Jésus et donc de comprendre l’Ecriture d’Israël…, la Torah et la tradition orale ».

En rappelant que Jésus est juif, l’archevêque se demande quels intérêts aurait le juif à fréquenter un chrétien. Deux à son sens. Si la cohérence de vie des chrétiens donnent du crédit à l’interprétation que Jésus fait de la loi d’Israël, alors ce peut être un témoignage « étonnant ». Second intérêt : l’expansion du christianisme à rendu accessible la Bible à n’importe qui et souvent dans des coins très reculés du globe. Ainsi les Ecritures d’Israël viennent nourrir la foi de nombreuses personnes. L’archevêque remarque d’ailleurs qu’il existe des communautés chrétiennes qui prient plus les psaumes que les communautés hébraïques.
« On est chrétien quand Jésus-Christ nous ouvre les Ecritures »

Il y a une manière catholique de lire les Ecritures. Mais attention au piège, celui de mal voir le Christ dans les Ecritures, prévient Mgr Pierre d’Ornellas.

Le Christ est pour les chrétiens la clé d’interprétation des Ecritures d’Israël, c’est l’expérience que vivent les compagnons d’Emmaüs dans l’évangile de Luc. Ces Ecritures d’Israël mènent à la sainteté, indique l’archevêque, « nous le découvrons dans leur sens littéral, c’est à dire dans le sens mis par les auteurs sacrés dans la lettre ». La lecture biblique s’impose pour les séminaristes. Cette lecture doit chercher, dans le sens littéral, la théologie du texte, qui est reçue aujourd’hui par l’Eglise, dans un canon !

Juifs et chrétiens, un dialogue spirituel

A l’origine de cette rencontre du Mystère de l’Eglise et du Mystère d’Israël, il y a Dieu dans sa miséricorde. « Tout vient de la miséricorde de Dieu, c’est la porte d’entrée pour comprendre le dialogue entre juifs et chrétiens » affirme Mgr d’Ornellas qui conclut en précisant que « le chrétien n’est pas supérieur au juif, ce qui est supérieur c’est la sainteté que Dieu donne par sa miséricorde ».

Suite à cette rencontre avec Mgr Pierre d’Ornellas, les séminaristes gardent à cœur ce sujet des relations entre juifs et chrétiens, qu’ils auront à approfondir tout au long de leur parcours au séminaire.

Christophe, le 28 janvier 2016





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