martes, 26 de julio de 2016

Prêtre tué à Saint-Étienne-du-Rouvray : les réactions religieuses

Après l’attaque à Saint-Étienne-du-Rouvray où un prêtre a été égorgé, Mgr Dubost a exhorté à ne pas céder à la peur. / M.MIGLIORATO/CPP/CIRIC/Après l’assassinat d’un prêtre et une prise d’otage dans l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), le monde religieux s’associe à la douleur des victimes et appelle à la prière et la fraternité.

► Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du pape François : « le pape s’associe par la prière à la souffrance des familles, ainsi qu’à la douleur de la paroisse et du diocèse de Rouen »

Le pape François, à travers son secrétaire d’État, le cardinal Pietro Parolin, a tenu, par un télégramme de condoléances, à assurer Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, de sa proximité spirituelle.

Informé de la prise d’otages dans l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray, qui a causé la mort d’un prêtre et où une personne a été grièvement blessée, il s’est associé « par la prière à la souffrance des familles, ainsi qu’à la douleur de la paroisse et du diocèse de Rouen ». « Il invoque Dieu, Père de miséricorde, afin qu’il accueille l’abbé Jacques Hamel dans la paix de sa lumière et apporte réconfort à la personne blessée, a ajouté le cardinal Parolin. Le Saint-Père est particulièrement bouleversé par cet acte de violence qui s’est déroulé dans une église au cours d’une messe, action liturgique qui implore de Dieu sa paix pour le monde. Il demande au Seigneur d’inspirer à tous des pensées de réconciliation et de fraternité dans cette nouvelle épreuve et de répandre sur chacun l’abondance de ses Bénédictions. »

► Mgr Lebrun, archevêque de Rouen : « L’Église catholique ne peut prendre d’autres armes que la prière et la fraternité entre les hommes »

Ayant appris de Cracovie où il accompagne les jeunes de son diocèse aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), mardi 26 juillet matin, la tuerie à l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray, Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen a exprimé, à travers un communiqué, son « cri vers Dieu, avec tous les hommes de bonne volonté. J’ose inviter les non-croyants à s’unir à ce cri ! », a-t-il ajouté.

Précisant qu’il revenait de Cracovie et serait sur place, mardi 26 juillet au soir, dans son diocèse auprès des familles et de la communauté paroissiale « très choquée », il a expliqué que « l’Église catholique ne peut prendre d’autres armes que la prière et la fraternité entre les hommes. Je laisse ici des centaines de jeunes qui sont l’avenir de l’humanité, la vraie. Je leur demande de ne pas baisser les bras devant les violences et de devenir des apôtres de la civilisation de l’amour. »



► Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France : « notre arme à nous c’est la miséricorde »

« La chair de l’Église catholique est atteinte ici dans une symbolique très forte : au cours de l’eucharistie et une petite communauté qui ne peut pas supposer qu’on va lui en vouloir et qu’on va venir la meurtrir ». Ainsi a réagi Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France (CEF) interrogé par la presse à Cracovie, pour qui cet attentat « touche tout Français, tout le monde. »

« Nous savons que construire une vie fraternelle passe par des drames, par des étapes mais cela va fortifier notre prière surtout en cette année où l’on réfléchit à la miséricorde », a-t-il ajouté. « La miséricorde c’est notre arme à nous. Ce n’est pas la vengeance, ce n’est pas la haine. Notre arme à nous, chrétiens, c’est à la suite du Christ »

Interrogé sur le climat de peur qui peut se ressentir actuellement sur le sol français, Mgr Pontier a rappelé qu’il « ne faut pas chercher auprès de la peur de bons conseils. Il faut, pour nous chrétiens, catholiques, non pas se raidir mais au contraire aller vers des gens différentes de nous : vers des athées, des musulmans, des juifs. C’est quand on ne se connaît pas qu’on a peur. »

Mgr Dubost, évêque d’Evry : « Il ne faut pas que la terreur gagne »

Interrogé par BFMTV, Mgr Michel Dubost, évêque d’Évry Corbeil-Essonnes à Cracovie lui aussi pour les JMJ, a exhorté à ne pas céder à la peur. « Le propre des terroristes est de faire semer la terreur, a-t-il ainsi confié. Il ne faut pas leur céder. Il ne faut pas que la terreur gagne ».

« Nous allons ici, à Cracovie, prier pour les fidèles de la paroisse de Saint-Étienne-du-Rouvray », a également indiqué Mgr Dubost. « La seule chose à faire dans ces circonstances est de se serrer les coudes et de prier, être aussi non-violents, par l’amitié, la rencontre. Le monde que nous essayons de construire ici est justement un monde où on a envie de rencontrer l’autre et non pas le tuer. »


►Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise : « en tant que chrétien, il faut être artisan de paix et de dialogue »

Interrogé par RadioVatican alors qu’il se trouvait à Cracovie, Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise, a confié son bouleversement. Abasourdi « comme tout l’ensemble des JMjistes, en particulier ceux de Rouen », il a exprimé sa communion de prière avec la communauté paroissiale, le diocèse de Rouen et les familles « de toux ceux qui ont été atteints par ce drame terrible ». « C’est vraiment une folie meurtrière, a-t-il confié. C’est inacceptable. J’ai du mal à trouver mes mots. Je suis sous le coup de l’émotion. »

« En tant que chrétiens, nous devons être artisans de paix et de dialogue, a-t-il ajouté. Sans le dialogue, sans le respect de l’autre, une vie en commun n’est absolument pas possible. Entre Nice, l’Allemagne récemment, les États-Unis, cette espèce de contagion meurtrière est de l’ordre de la folie. »

► Mgr Pascal Wintzer, archevêque de Poitiers  : « demeurer fermement qui nous sommes »

Rouennais d’origine, l’archevêque de Poitiers s’est dit « très choqué » par l’attentat de Saint Etienne du Rouvray. « Comme les précédents, cet attentat n’est pas aveugle, il vise ce qui fait notre identité et notre histoire : après des journalistes et des humoristes, des Juifs, des gens qui font la fête et sont aux terrasses des cafés, après ceux qui célèbrent le 14 juillet, ce sont aujourd’hui des catholiques qui sont pris pour cibles. Tous des Français ordinaires », relève-t-il dans un communiqué rédigé depuis Cracovie.

« Face à cela, le pire serait de réagir en oubliant cette identité », souligne encore l’archevêque de Poitiers, qui souhaite au contraire « lui faire honneur et respecter les victimes en demeurant fermement qui nous sommes : attachés à la liberté de croire ou de ne pas croire, à la liberté de critiquer, au droit et aux pouvoirs publics qui caractérisent une démocratie, à la distinction entre pouvoir politique et pouvoir religieux ».

« Les terroristes islamistes triompheront si nous entrons dans leur logique : oublier l’ordre public et nous dresser les uns contre les autres », conclut-il.

Isabelle Demangeat






No hay comentarios:

Publicar un comentario