lunes, 24 de abril de 2017

Deuxième dimanche de Pâques A

23 avril 2017

Actes 2, 42-47

Psaume 118 (117)

1Pierre 1, 3-9

Jean 20, 19-31

Les deux premiers dimanches… [1]

En méditant ce texte, au début de cette semaine, je me suis arrêté à cette expression au commencement de notre évangile … « le soir venu, en ce premier jour de la semaine…(v.19). Pourquoi?

Si un jour, vous allez en pèlerinage en terre Sainte, en Israël, vous allez être très surpris de voir, après l'arrêt total des activités pendant le Sabbat (samedi), la reprise des commerces, des usines et de tout le travail dès le dimanche matin, qui ne s'appelle d'ailleurs pas “dimanche”, évidemment, mais « Yom richon », « jour premier ».

Chez les juifs, le dimanche n'est pas un jour férié mais simplement “le premier jour de la semaine”, un jour ordinaire, comme le lundi ou mardi pour nous. Nous y sommes tellement habitués que nous ne nous rendons même plus compte que notre dimanche qui est devenu pour beaucoup simplement le week-end, la fin de semaine, c’est une invention de Jésus et que, loin d'être une fin de semaine, c'est un début.

Justin (+165) en parle aussi mais pour aussitôt enchaîner sur la résurrection : « Nous nous assemblons tous le jour du Soleil (Sunday) parce que c'est le premier jour où Dieu, tirant la matière des ténèbres, créa le monde et que ce même jour Jésus-Christ notre sauveur est ressuscité des morts. »

L'évangile d'aujourd'hui nous parle donc des « deux premiers » dimanches, ce qui s’y est passé et, à travers eux, comment est née l’Église.

Qu'est-ce donc que l'Église ? C’est une communauté visible qui se rassemble chaque dimanche. Ce n'est pas par hasard que Jésus lui-même a inauguré le rythme nouveau de la semaine, en apparaissant à ses disciples « le premier jour de la semaine » et « le huitième jour après » (v.26). Donc, le rassemblement de chaque semaine des chrétiens, des chrétiennes, la messe du dimanche, n'est pas une habitude inventée, décidée un jour par un Pape ou des évêques ; c'est Jésus qui l'a institué.

A la suite de Jésus, les chrétiens et chrétiennes sont invités à accueillir tous ” les Thomas” de nos communautés… ceux et celles qui ont «manqué » un rendez-vous de Jésus ou encore qui doutent. La foi authentique risque fort de disparaître très vite de notre milieu si elle n'est pas nourrie constamment, semaine après semaine, par une communauté visible qui célèbre, dans la joie, la Parole et la Présence de Jésus Ressuscité.

2. Des signes (sacrements) de la présence de Jésus

En ces deux premiers dimanches, nous voyons aussi Jésus mettre en place des signes, «des sacrements» de son action dans le monde: « Recevez l'Esprit Saint. à qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus.» (vv 22-23). En entendant ces mots, on pense tout de suite au Sacrement de la Réconciliation en oubliant que le seul sacrement cité dans notre Credo, et le premier de tous les sacrements, c'est :« je reconnais un seul Baptême pour le pardon des péchés »(Credo de Nicée-Constantinople).

Dans le Credo, nous affirmons aussi que l'Esprit Saint « donne la vie ». Cet esprit vivifiant, ce Souffle nouveau, c'est celui «qui a ressuscité Jésus d'entre les morts» (Romains 8,11). Mais ce souffle divin est maintenant donné à des êtres humains… aux apôtres. Jésus est mort et ressuscité, remonté vers le Père : l'Église continue Jésus, elle est porteuse de son souffle vital. Elle est chargée de refaire les gestes de salut de Jésus : lier et délier, remettre et maintenir les péchés. Responsabilité redoutable. Comme Jésus, l’Église est aussi porteuse de la miséricorde même de Dieu. (Dimanche de la divine Miséricorde)

Des “représentants” de Jésus dans la communauté

Nous voyons Jésus, ici, confier une sorte de pouvoir spirituel à quelques-uns. Plus tard, on parlera d’eux comme ceux qui ont été ordonnés pour un service dans l’Église. « De même que le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie.» (v.21) Jésus, manifestement, a le souci de mettre en place des moyens concrets pour passer d'une présence visible à une présence invisible: croire sans voir. Toute l'Église, l'ensemble des baptisés, ce Corps visible de Jésus invisible désormais est une certaine visibilité de Jésus (I Corinthiens 12). Comme la tradition le mentionne, Jésus institue aussi dans la communauté des ministres, des serviteurs de ce Corps: c'est le sacerdoce des apôtres. Ces douze-là ne sont peut-être pas meilleurs ou supérieurs aux autres de la communauté, mais Jésus les appelle à Le représenter.

Chaque dimanche, à la messe, l'un de nous représente Jésus. Telle est la structure essentielle de l'Église voulue par Jésus : une communauté. Sacramentelle... et ministérielle qui célèbre Jésus ressuscité.

[1] inspiré de Quesson N. Il nous parlait en chemin. Année A. Droguet-Ardent 1989,p.69-71.


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