lunes, 23 de octubre de 2017

Dimanche 22 octobre 2017

Vingt neuvième dimanche du temps ordinaire, Année «A»

Père Pierre Drouin, c.j.m., président de la célébration et homélie

Vous serez peut-être surpris de voir que je veuille méditer avec vous, en ce dimanche, non pas le texte de l’Évangile que je viens de proclamer mais la deuxième lecture, le chapitre premier de la Première Lettre aux Thessaloniciens.

La raison est simple, c’est que j’aimerais vous présenter cette Lettre qui est le premier écrit chrétien et qu’il est dirigé à une petite Communauté -Église comme la nôtre.

LE PREMIER ÉCRIT CHRÉTIEN

Voilà le premier écrit chrétien! Nous sommes tellement habitués de voir les évangiles apparaître en tête du Nouveau Testament que nous risquons d’oublier qu’ils ont été écrits bien après les lettres de Paul.

La Première lettre aux Thessaloniciens date d’une vingtaine d’années seulement après la Résurrection du Christ -vers l’année 50-51. C’est la première fois qu’on essaie d’exprimer par écrit cette découverte merveilleuse du mystère de Jésus-Christ. On a donc là les premières affirmations de la prédication chrétienne. Et, déjà, l’évangile est annoncé très loin de Jérusalem ! En effet, Thessalonique est en Europe, en Grèce, dans la région de Macédoine, Nous savons qu’avant d’arriver jusque-là, Paul a déjà eu le temps de fonder des communautés en Asie Mineure (aujourd’hui la Turquie).

C’est par les Actes des Apôtres qu’on sait comment les choses se sont passées; Paul était en mission en Turquie, quand une nuit, (Actes 16,8ss) il a eu une vision : un Macédonien le suppliait de venir chez eux : « Passe en Macédoine, viens à notre secours ». « A la suite de cette vision, dit le texte, nous avons immédiatement cherché à partir pour la Macédoine, car nous étions convaincus que Dieu venait de nous appeler à y annoncer la Bonne Nouvelle » (Actes 16,10).

PAUL, SILVAIN ET TIMOTHÉE EN EUROPE

Voilà donc nos missionnaires (Paul, Silvain,) en Europe, en Grèce, dans la ville de Philippes qui est leur première étape et vous savez que cela a failli très mal se terminer : d’abord bien accueillis, ils ont bientôt été accusés de troubler l’ordre public, battus et jetés en prison et, finalement, on les a libérés en les priant de quitter la ville. C’est de là qu’ils sont passés à Thessalonique. Dès leur arrivée, Paul s’est adressé aux Juifs pendant l’office du samedi matin à la synagogue pendant trois samedis de suite. Sa prédication était toujours la même : «… il discuta avec eux à partir des Écritures, dont il
ouvrait le sens pour établir que le Christ devait souffrir et ressusciter d’entre les morts ; il ajoutait: « Le Christ, c’est ce Jésus que moi, je vous annonce.» (Actes 17,3) Le texte ajoute « Certains des Juifs se laissèrent convaincre... avec une grande multitude de Grecs qui adoraient Dieu et avec un bon nombre de femmes qui appartiennent à des familles de notables » (Actes 17,4). Nous savons donc déjà de quoi est composée la petite communauté de Thessalonique à laquelle s’adresse cette lettre. Mais, comme d’habitude, Paul n’a pas suscité que de l’enthousiasme: toujours d’après les Actes, « Des Juifs, pris de jalousie, ramassèrent sur la place publique quelques voyous ; ayant provoqué des attroupements, ils semaient le trouble dans la ville » (Actes 17, 5), si bien que très vite il a paru plus prudent que Paul et Silas quittent la ville. Paul a donc quitté cette nouvelle communauté trop vite et est resté un moment inquiet à son sujet.

Quand il écrit cette lettre que nous méditons aujourd’hui, il vient enfin d’être rassuré par Silas et Timothée qui lui ont rapporté d’excellentes nouvelles. Ça explique le ton particulièrement joyeux de ce début de lettre : c’est le soulagement qui suit l’inquiétude.

« Paul, Silvain (autre nom de Silas), et Timothée, à l’Église de Thessalonique qui est en Dieu le Père et dans le Seigneur Jésus-Christ. A vous la grâce et la paix. Nous rendons continuellement grâce à Dieu pour vous tous quand nous faisons mention de vous dans nos prières ; (vv1-2)

Ainsi, après les salutations d’usage, Paul commence par le mot: «nous eucharistions», nous rendons grâce... Et ce mot commence une longue action de grâce: la page que nous lisons ce matin est une seule et longue phrase, en grec. On s’imagine l’enthousiasme de Paul en l’écrivant. La joie, le Merci à Dieu, la prière....à tout instant Tel est le climat vécu par Paul.

Dès cette première phrase, on est surpris de la solennité de cette salutation : cette communauté est toute petite, et pourtant il l’appelle « l’Église de Thessalonique qui est en Dieu le Père et dans le Seigneur Jésus-Christ ». J’admire ce grand respect de Paul pour les communautés chrétiennes, même petites, Et c’est certainement cela qui motive l’action de grâce et même la joie qui est elle aussi une caractéristique de tous ses débuts de lettres, même quand il n’a pas que des compliments à faire à la communauté. Quels que soient leurs défauts, leurs imperfections, il voit d’abord en eux l’action de Dieu.

Frères et Soeurs, je suis convaincu que ce sont les sentiments que nous devons avoir envers Dieu pour notre communauté de Saulnierville. Elle n’est pas parfaite mais nous avons certes à rendre grâce pour tous ceux et celles qui lui appartiennent et qu’y s’y dévouent et pour tout ce qu’elle signifie pour chacune de nos familles.et dans notre milieu.

Et Paul continue:

,,, sans cesse, nous gardons le souvenir de votre foi active, de votre amour qui se met en peine, et de votre persévérante espérance...

En peu de temps- trois mois peut-être, Paul n’avait pas eu le temps de pousser bien loin la formation
doctrinale des Thessaloniciens. Il est passé d’un seul coup à l’essentiel, qu’il résume ici: être chrétien, c’est vivre une foi active, qui se traduit dans le concret dans l’amour et le service de tous et de toutes, c’est enfin endurer les épreuves avec courage et espérance. Foi, espérance, charité, les trois attitudes qui définissent l’existence du chrétien qui nous viennent de notre Seigneur Jésus Christ, devant Dieu notre Père... En effet, notre annonce de l’Évangile chez vous n’a pas été seulement discours, mais puissance, action de l’Esprit Saint....

L’essentiel c’est aussi le Dieu Trinité... Notons que cette première présentation de la Trinité dans le Nouveau Testament n’est pas quelque chose d’intellectuel mais de nos relations avec ces 3 personnes: Jésus Christ est en tête. Lui “en qui” nous avons la foi, la charité et l’espérance. Ensuite le Père, en présence de qui nous vivons... et enfin, l’Esprit Saint, celui qui anime l’action actuelle des apôtres, des disciples, celui qui a été l’agent de l’évangélisation.

Est-ce que ma vie chrétienne, est une vie de relation avec les Trois? Et on peut noter le rôle de la grâce: l’impressionnante rapidité et solidité de l’évangélisation dans ces hommes et femmes ne vient pas de l’éloquence de Paul mais de la puissance de l’Esprit de Dieu.


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