miércoles, 18 de octubre de 2017

"Le jour de l’action de grâce"

27è dimanche du temps ordinaire, Année A

P. Pierre DROUIN

Demain, lundi, c’est jour de l'action de grâce au Canada. Jour de congé pour plusieurs d'entre nous. Parfait! Sait-on que la date de cette fête a été fixée par le parlement canadien le 31 janvier 1957 (60 ans)? Ce jour-là, le Parlement a proclamé que le deuxième lundi d'octobre serait- et je cite: «une journée pour rendre grâce au Dieu tout-puissant des bienfaits dont jouit le peuple du Canada». Quels sont ces bienfaits pour lesquels, aujourd'hui encore, il convient de rendre grâce à Dieu? Comment la Province de Nouvelle-Écosse et plus précisément la Baie Sainte-Marie rend-elle grâce à Dieu chaque deuxième lundi d'octobre?

Regardons autour de nous! Tant d’évènements heureux, tant de bonté de la part de beaucoup de personnes, tant de belles choses, en un mot tant de bénédictions! L’'important est que nous soyons ensemble aujourd'hui et que nous rendions grâce d'un seul cœur, non seulement en notre nom et au nom de ceux et celles que nous aimons, mais aussi au nom de tous nos compatriotes canadiens.

LA MESSE DU DIMANCHE

En ce mois d’octobre. Nous pensons que c'est aussi le temps des récoltes, la récolte des raisins dans la Vallée…et ailleurs: le mois de la joie des récoltes... mais aussi le temps du sang des grappes de raisins écrasées sous le pressoir.

Jésus nous raconte aujourd'hui la parabole des vignerons homicides, ces hommes dont le métier était de faire du vin et qui en arrivent à faire du sang en tuant : c’est une sorte de résumé de l'histoire de l'humanité.

PENSONS UN PEU AU VIN…

Dans la Bible, comme nous le voyons souvent, la vigne est le lieu du bonheur, l’image privilégiée pour parler de l'Alliance entre Dieu et l'homme. Isaïe nous rappelle, dans la Première Lecture, le beau poème, le chant d'amour du Bien-Aimé pour sa vigne : l'humanité est cette vigne que Dieu chérit et soigne avec tendresse. (C’est ce que nous disions la semaine dernière en pensant au Père qui a voulu envoyer ses deux fils travailler à sa vigne)

Le premier miracle de Jésus, à Cana, (Jean 2) sera de refaire du vin à des noces. Son dernier geste, à son dernier repas, sera de prendre dans ses mains une coupe pour boire une dernière fois du fruit de la vigne en rendant grâces.

Je trouve qu’au lieu de faire des grands discours théoriques, abstraits, qu’il est meilleur de se laisser prendre par l’image du raisin, du vin: ce que Dieu nous offre, en sa création, c'est une vigne à cultiver, du raisin à produire, du vin à goûter...

– Un vigne ! Avant d'être le beau fruit, la grappe n'est que du verjus acide. Telle est la création de Dieu. Il faut attendre le mûrissement : Ce n'est pas en hiver que la vigne est belle. Il faut aussi savoir attendre, et travailler, pour l'achèvement de la création de Dieu.

— Du raisin ! C'est bon, un fruit, c'est sucré. Si vous remarquez, quand on met un plat de raisins sur la table, chacun en prend une petite grappe, puis une autre… Oui, une belle grappe de raisin, c'est l'image de la création de Dieu, une chose bonne.

– Le vin ! Enfin, c'est l'un des symboles expressifs de la transformation que l'homme opère dans la nature. Le vin n'existe pas à l'état naturel : c'est un produit travaillé, où l’être humain a mis beaucoup de son esprit. Il faut tout le savoir-faire des vrais vignerons compétents pour arriver à faire un bon vin, et c'est un long travail. Ainsi, le vin nous dit que Dieu n'a pas achevé sa création : il nous l'a donnée pour que nous l'achevions. Pourquoi Dieu a-t-Il fait ainsi ? Pourquoi a-t-Il loué sa vigne à des agriculteurs, au lieu de la faire valoir en direct ? Eh bien ! Tout simplement, c'est parce que Dieu aimait ces vignerons.

L’être humain, aujourd'hui, comme au temps de Jésus, se croit parfois le maître de sa vie, de son bonheur, le maître de la création : il joue au propriétaire et refuse de reconnaître le vrai maître. Est-ce l'échec du projet de Dieu ?

PAR LE SANG VERSÉ DE JÉSUS, NOTRE SALUT

La deuxième partie de la parabole nous parle du sang versé,.. C’est le signe du salut. Quand Jésus résume l'histoire des relations de Dieu avec son peuple, Il dit que ce peuple choisi a repoussé tous les messagers, tous les serviteurs. Donc il ne faut pas nous surprendre de découvrir de nos jours des personnes qui ne croient pas en Dieu : le refus global du projet de Dieu sur le monde n'est pas d'aujourd'hui. Eh bien ! C’est à partir de ce bilan tragique que commence la seconde Bonne Nouvelle de cet évangile : le salut offert. Les refus des hommes- femmes ne peuvent pas empêcher Dieu de poursuivre son merveilleux projet d'amour: L’Évangile nous dit qu’il enverra d'autres serviteurs… qu’Il enverra son propre Fils. Et nous le savons, c’est du sang versé de son Fils Jésus que jaillira une aventure nouvelle, notre salut. Quand ils tuent Jésus, le Fils, ils croient faire échouer le plan de Dieu.
Mais ils ne font que l'accomplir, sans le savoir. Même si on rejette Jésus, Il continue à être le Seigneur de l’Humanité et de l’Histoire. Seulement quelqu’un peut passer à côté du bonheur offert par Dieu : la vigne portera son fruit, par d'autres. Et le bon vin du Royaume, d'autres le boiront, car l'œuvre de Dieu ne peut que réussir. C'est Jésus qui l'affirme avec force.
 
Si, cette semaine, nous rencontrons des personnes qui nous donnent l'impression de rejeter Dieu, le mieux serait qu’on leur dise que Dieu n'est point ce qu'ils croient. Disons-leur qu'Il est un vin qu'on partage, qu’il est un banquet pour le bonheur des hommes et des femmes de ce monde.

Disons leur que le sang versé par ce Fils qu'Il nous a donné, est une source d’amour. Et que la messe est la célébration de ce vin de la création et de ce sang d'amour sauveur.




No hay comentarios:

Publicar un comentario